Réflexion

La Colère.
Jamais le Nain ne l'avait sentie si présente en lui.
Comment cela avait-il pu arriver? Comment pouvait-on le considérer ainsi, lui qui durant toute sa vie n'avait jamais combattue que pour Elle?
Que de chemin parcouru, d'épreuves surmontées et d'aide apportée pour un tel résultat.

Vorondil avait-il réellement fait preuve de foi en l'Alliance, pour que ceux qu'il considérait comme ses Frères le rejettent finalement?
Non, le Nain ne pouvait se permettre d'avoir de telles pensées: n'étais-ce pas lui-même qui, quelques jours plus tôt, avait tué un membre de sa propre race pour La défendre? Pourtant Balgrim sait à quel point il le respecte, lui ainsi que tous ses Fils. Ainsi, quelle meilleure preuve de dévouement?

Qu'avaient donc bien pu sacrifier les membres d'Avalon pour y être accepté, que lui n'avait pas déjà donné?

Que lui reprochait-on? Vouloir retourner en Elendra quand il ne serait plus en état de combattre. Le Nain n'avait-il donc pas le droit de passer ses vieux jours chez lui?
Combattre pour défendre sa famille, sa femme, ses amis et sa race? Mais n'étais-ce pas là le but même de l'Alliance que de défendre ce qui nous est cher contre ces fléaux que sont la Horde et le chaotisme?

Décidément, non, le Nain avait beau tourner et retourner tout cela dans sa tête, il ne comprenait pas plus la décision des Chefs Avalonniens.

Mais plus que tout le reste réunit, ce qui le faisait le plus hurler était l'incompréhension, la détresse que Vorondil avait pu lire dans le regard de Thorbaldwin avant de s'en retourner.

Voilà une semaine que le Nain s'était isolé pour réfléchir aux derniers évènements.
Une semaine au plus près, mais pourtant tellement loin encore, de là seule personne qui aurait pu lui apporter du réconfort.
Une semaine dans cette chapelle, où il avait passer des heures à regarder Danthorïn prier.
Une semaine, avec cette pensée qui ne cessait de lui revenir en tête, et lui faisait pleurer toutes les larmes de son corps:
"Pardonne moi, mon Ami, j'ai faillit."